Je poursuis ma série sur les procédés rhétoriques.
Aujourd’hui : l’appel au peuple.
Prenons un exemple très actuel : le débat autour de la taxe Zucman.
👉 Les partisans rappellent qu’86 % des Français y sont favorables (selon un sondage).
👉 Les opposants soulignent qu’aucun pays n’a encore adopté une telle taxe.
Deux camps, deux positions… mais un même procédé : l’idée qu’une majorité (de citoyens ou d’États) suffit à valider une thèse.
Bien sûr, chacun des deux camps déploie aussi beaucoup d’autres arguments (économiques, sociaux, juridiques…). Mais dans ces deux formulations, on retrouve le même procédé.
Définition :
L’appel au peuple consiste à justifier une idée non par sa logique, mais parce qu’elle est partagée ou suivie par beaucoup.
Sous-entendu : si la majorité le croit ou l’applique, alors c’est forcément vrai ou juste.
On le croise partout :
Dans la pub : « Des millions de clients satisfaits » → donc tu devrais l’être aussi.
Dans le quotidien : « Tout le monde utilise cette appli » → et toi, tu résistes encore ?
Je ne fais pas de politique, j’analyse uniquement la forme.
🎯 La parade ?
Poser la question simple : « Est-ce que le fait que beaucoup le pensent ou le fassent suffit à le rendre vrai ou pertinent ? »
C’est souvent un bon moyen de ramener la discussion sur le fond.
Alors, dis-moi :
👉 Dans ton quotidien, quel est l’appel au peuple le plus marquant que tu aies entendu ?