Je poursuis ma série de posts sur les procédés rhétoriques.

Nous sommes en 2015, la ministre de la Santé Marisol Touraine porte un projet de loi visant à instaurer le paquet de cigarettes neutre.
Objectif : réduire l’attractivité du tabac, notamment auprès des jeunes, en supprimant logos et couleurs, et en affichant de grands avertissements sanitaires.

Lors d’une convention des Républicains sur la ruralité, Nicolas Sarkozy s’y oppose vigoureusement et déclare :
« Si nous acceptions le paquet de cigarettes neutre, dans six mois, on vous proposera la bouteille de vin neutre, et c’en sera fini de nos terroirs. »

Sur le moment, cela passe comme une lettre à la poste ! L’image est frappante et on se laisse emporter par l’idée du terroir menacé.

Mais si l’on prend du recul… quel rapport entre un paquet de cigarettes et une bouteille de vin ?

C’est là toute la force de la pente glissante : elle paraît logique au premier abord, mais elle ne tient pas quand on y regarde de plus près.

🔹 Définition
La pente glissante est un sophisme : si l’on accepte une première mesure (A), elle mènerait forcément à une cascade de conséquences (B → C → D), souvent catastrophiques… sans démontrer qu’elles sont inévitables.

👉 Et ce n’est pas qu’un outil politique.
Nous l’utilisons tous, parfois sans nous en rendre compte :

« Si je t’achète une console, demain tu ne feras plus tes devoirs et tu ne réussiras jamais tes examens. »

« Si tu sors ce soir, après ce sera demain, puis tous les week-ends… »

😅 Qui n’a jamais utilisé ce type d’argument avec ses enfants ?

Précision : je ne fais pas de politique.
Mon analyse porte uniquement sur la forme, pas sur le fond.

Mon objectif avec cette série : vous aider à repérer ces procédés rhétoriques dans vos échanges professionnels ou personnels, et à apprendre à les utiliser avec impact… ou à vous en protéger.

👉 Et vous ? Quelle est la dernière fois où vous avez entendu (ou utilisé 😉) un argument de la pente glissante ?